La Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est devenue un enjeu stratégique pour les entreprises. De nombreux employeurs déploient des questionnaires QVCT afin de mesurer le bien-être des collaborateurs, identifier les points d’amélioration et orienter des plans d’action. Ces enquêtes internes permettent de « prendre la température » du climat social et de donner la parole aux employés, avec l’espoir de booster motivation et performance. En effet, la littérature montre un lien fort entre bien-être au travail et efficacité : selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité, 56 % des employés estiment que leur qualité de vie au travail influence directement leur productivité et leur motivation.
Mieux encore, lorsque les entreprises agissent concrètement suite à ces évaluations, elles constatent en moyenne 25 % de diminution du stress chez leurs salariés. Un bon questionnaire QVT, bien conçu et exploité, peut donc être un formidable outil de transformation interne.
Pourtant, dans la pratique, les taux de participation à ces enquêtes demeurent souvent décevants. Il n’est pas rare que moins de la moitié des collaborateurs répondent aux questionnaires QVT, ce qui limite la fiabilité des résultats et peut décourager l’entreprise dans sa démarche
D’après les experts, on considère qu’un sondage social interne obtient un bon taux de réponse s’il dépasse environ 30 % pour une enquête de satisfaction classique (et 75 % pour un baromètre global) – ce qui laisse entendre que, bien souvent, une majorité d’employés choisissent de ne pas s’exprimer. Pourquoi cet engagement des répondants fait-il défaut, malgré l’importance du sujet ?
Nous explorerons les raisons psychologiques, organisationnelles et culturelles de ces faibles taux de réponse, avant de proposer des solutions éprouvées pour améliorer la participation aux questionnaires QVCT dans votre organisation.

Pourquoi les taux de réponse sont faibles ?
Facteurs psychologiques : lassitude, motivation et biais cognitifs
Remplir un énième questionnaire en ligne peut susciter de la lassitude chez les salariés. Ce phénomène, souvent qualifié de « fatigue des sondages », désigne la perte de motivation à participer à des enquêtes répétitives. Les employés sollicités trop fréquemment peuvent ressentir une forme de saturation et ignorer le questionnaire, surtout s’ils ont l’impression que leur avis ne sera pas vraiment pris en compte par la suite.
En réalité, les chercheurs soulignent que ce n’est pas tant la fréquence des enquêtes que l’absence de retombées concrètes qui engendre cette démotivation : « les répondants ne se lassent pas des sondages, ils se lassent du manque d’actions suite aux sondages ». Autrement dit, si les employés ont le sentiment d’avoir déjà donné leur avis par le passé sans que rien ne change, ils développeront un sentiment d’inutilité de l’effort « à quoi bon répondre cette fois-ci, puisque rien ne bougera ? »
Ce cynisme peut s’apparenter à de la désillusion apprise : à force de ne pas voir d’amélioration, l’employé intègre l’idée que son feedback n’a pas de valeur, ce qui réduit sa motivation à s’impliquer dans les enquêtes suivantes.
Par ailleurs, certains biais cognitifs jouent contre l’engagement individuel dans un contexte collectif. L’effet du témoin(ou bystander effect en psychologie sociale) en est une illustration parlante : plus il y a de personnes sollicitées par une même demande, moins chacune se sent personnellement responsable d’y répondre.
Si un salarié reçoit un questionnaire envoyé à tout un service de 300 personnes, il peut facilement se dire que son avis isolé n’est pas crucial (« d’autres le rempliront bien à ma place »). Ce biais de diffusion de responsabilité conduit ainsi nombre d’individus à procrastiner ou à laisser filer l’échéance du sondage, surtout si aucune relance personnalisée ne vient les inciter à participer. Enfin, le manque de motivation intrinsèque peut aussi expliquer les faibles taux de réponse : si le questionnaire est perçu comme ennuyeux, trop long ou peu pertinent, il ne suscitera pas l’envie.
Un support austère, des questions génériques ou un langage trop technique peuvent décourager les répondants avant même de commencer. En somme, l’expérience utilisateur du questionnaire elle-même importe : un sondage perçu comme fastidieux aura du mal à mobiliser l’attention des collaborateurs jusqu’au bout.

Facteurs organisationnels : contraintes de travail et manque de communication
Au-delà des aspects psychologiques individuels, l’organisation du travail et la manière dont l’enquête est déployée jouent un rôle clé sur le taux de participation. Premièrement, la surcharge de travail et le manque de temps figurent parmi les raisons les plus courantes de non-réponse.
Dans un contexte où les plannings sont chargés, répondre à un questionnaire peut sembler être une tâche non prioritaire, que l’on remet à plus tard… quitte à l’oublier complètement. Certaines catégories de personnel, notamment les opérateurs sur le terrain, ont peu d’opportunités de se connecter pour remplir une enquête en ligne pendant leurs heures de travail. Par exemple, dans les usines, entrepôts ou magasins, il est souvent difficile de s’absenter quelques minutes de son poste pour répondre au sondage.
Sans aménagement (kiosques dédiés, accès mobile, etc.), ces employés seront sous-représentés. De plus, le timing de diffusion du questionnaire influence beaucoup la participation : envoyer l’enquête en pleine période de rush (clôture comptable, rentrée scolaire pour une entreprise de formation, etc.) ou juste avant des congés peut conduire à un flop.
Des études suggèrent que les questionnaires lancés lors de pics d’activité connaissent des taux de réponse nettement plus faibles, les salariés n’ayant tout simplement pas le temps ou l’esprit disponible pour y répondre. En revanche, choisir un créneau plus calme (par exemple le vendredi en fin de matinée) peut améliorer les chances de participation selon certaines observations.

Un autre facteur organisationnel réside dans la manière dont l’enquête est présentée et suivie en interne. Trop souvent, le questionnaire QVCT est envoyé sans explication claire sur son objectif précis ni sur l’usage qui sera fait des réponses. Or, pour qu’un collaborateur se sente concerné, il doit comprendre « qu’est-ce que l’on attend de moi et pourquoi ». S’il perçoit le sondage comme une formalité administrative de plus, ou s’il ignore à quoi ses réponses vont servir, son implication sera minimale.
L’absence de communication en amont et en aval de l’enquête crée un flou qui n’incite pas à accorder du temps au questionnaire. Comme le soulignent les experts en expérience collaborateur, il est crucial d’exprimer le but de chaque sondage et ce qui en découlera, car « les employés veulent savoir ce qu’il y a à y gagner pour eux, pourquoi le questionnaire est important et ce que vous ferez des réponses ». Si cette démarche pédagogique n’est pas faite, beaucoup ne verront pas l’utilité de répondre.
Par ailleurs, la longueur du questionnaire en lui-même peut être un frein organisationnel : un sondage qui prend plus de 15 minutes à compléter aura un taux d’abandon élevé. Les enquêtes exigeant plus de 12 minutes de remplissage affichent en général un faible taux de réponse, comme l’observent les experts en études marketing. Un questionnaire interminable, combiné à un temps de travail non allongé, place le salarié devant un dilemme : sacrifier une partie de son temps pour y répondre, ou bâcler ses réponses, voire abandonner en cours de route.
Ainsi, sans un cadrage approprié (temps dédié, enquête succincte, communication claire), l’organisation elle-même peut involontairement décourager la participation de ses équipes.

Facteurs culturels : climat de confiance et perception managériale
Enfin, des facteurs culturels d’entreprise influent grandement sur l’engagement des collaborateurs vis-à-vis des enquêtes internes. Le premier élément, et non des moindres, est la confiance que les salariés accordent au processus et à leur management.
Dans certaines organisations, les employés hésitent à s’exprimer honnêtement par crainte des répercussions. Même si les questionnaires QVCT sont anonymes en principe, beaucoup redoutent que leurs critiques puissent être reconnues et mal perçues par la hiérarchie. Un article de la Société pour la Gestion des Ressources Humaines (SHRM) rapporte qu’un nombre croissant de travailleurs se méfient des sondages d’engagement : ils ont peur des conséquences s’ils sont trop sincères, ou doutent que leur feedback sera vraiment utilisé pour changer les choses.
Une enquête Gartner de 2021 révèle d’ailleurs que seuls 29 % des employés font confiance à leur organisation dans l’usage des données recueillies via ces outils de feedback. Cela signifie que 71 % restent sceptiques ou inquiets quant à l’anonymat et l’utilité de leurs réponses ! Ce manque de confiance entraîne souvent une auto-censure (réponses prudentes et aseptisées) voire un refus de participer – près de la moitié des salariés interrogés dans une étude (AllVoices, 2022) admettent ne pas être totalement honnêtes dans leurs feedbacks à HR, par peur de représailles ou conviction que la sincérité n’est pas réellement désirée.
En somme, lorsque le climat de dialogue n’est pas serein, les questionnaires perdent en crédibilité aux yeux de ceux qui devraient y répondre.
La culture managériale joue également un rôle déterminant. Si les collaborateurs ont l’impression que la direction considère ces enquêtes comme une formalité de conformité (cocher la case QVT sans intention réelle de changer quoi que ce soit), ils risquent de les boycotter passivement.
Au contraire, dans les entreprises où la parole des employés est valorisée au quotidien, où le management fait preuve d’ouverture et encourage l’expression, les taux de réponse tendent à être plus élevés. Le niveau d’engagement général de la masse salariale vis-à-vis de l’entreprise se reflète dans la participation aux sondages : un personnel déjà démotivé ou désengagé aura peu d’élan pour remplir un questionnaire supplémentaire.

Par ailleurs, la perception de l’anonymat technique du sondage peut varier : dans les petites structures ou équipes, certains pensent qu’on pourra toujours deviner qui a répondu quoi (en croisant les données démographiques, par exemple). S’ils n’ont pas confiance dans le caractère réellement confidentiel du questionnaire, ils préféreront s’abstenir ou ne répondre que de façon neutre.
La transparence insuffisante sur les mécanismes d’anonymisation et de traitement des données alimente ces craintes. En définitive, sans un climat de confiance et une culture d’écoute bien ancrée, même le meilleur questionnaire QVCT peinera à mobiliser les troupes.
Solutions pour améliorer l’engagement
Face à ces constats, comment augmenter la participation aux questionnaires QVCT ? Heureusement, il existe des leviers efficaces, confirmés par la recherche en sciences sociales et par les retours d’expérience d’entreprises pionnières. Voici quelques pistes d’action pour redynamiser vos enquêtes internes et engager un maximum de collaborateurs.

Gamification et mécanismes d’incitation
Introduire du jeu et de la stimulation dans un processus aussi sérieux qu’une enquête RH peut sembler surprenant, mais les approches de gamification ont fait leurs preuves pour capter l’attention. La gamification consiste à intégrer des mécanismes ludiques (récompenses, défis, classements, etc.) afin de rendre le remplissage du questionnaire plus agréable et motivant.
Plutôt que de présenter un long formulaire classique, on peut par exemple proposer un quiz interactif, accumuler des points au fur et à mesure qu’on répond aux questions, ou débloquer un badge une fois l’enquête terminée. Ces éléments activent des ressorts psychologiques bien connus – le sens de la compétition, le désir d’accomplissement – qui poussent naturellement à l’engagement.
Des entreprises de premier plan ont expérimenté avec succès cette approche : ainsi, Deloitte a gamifié son processus de feedback interne et a constaté une augmentation de 50 % du taux de réponse des salariés. De même, la société Zappos a introduit une plateforme de sondage ludique (avec suivi en temps réel et récompenses visuelles) et a obtenu 25 % de réponses supplémentaires par rapport à un questionnaire traditionnel équivalent.
Ces résultats sont éloquents : en transformant un sondage perçu comme rébarbatif en une expérience engageante, on élargit considérablement l’audience.
Concrètement, comment faire ? Vous pouvez mettre en place de petits défis collectifs : par exemple, afficher en direct le taux de participation par département et encourager une saine compétition amicale entre équipes (qui obtiendra le meilleur taux de réponse ?).
Ce simple mécanisme de classement joue sur la fierté d’appartenance et peut booster la mobilisation. Autre idée d’incitation : offrir une récompense collective si un palier de participation global est atteint (par exemple, si plus de 80 % de l’effectif répond, l’entreprise organise un petit déjeuner offert à tous).
Attention toutefois à ne pas basculer uniquement dans la récompense extrinsèque : l’objectif est d’abord que les employés trouvent un intérêt intrinsèque à répondre. C’est là que la gamification prend tout son sens, en rendant le processus lui-même plus fun. Intégrer un barre de progression visible qui indique en pourcentage l’avancement du questionnaire est un petit élément, mais efficace pour motiver à aller jusqu’au bout – l’utilisateur voit son effort se concrétiser et sait qu’il touche au but.
On peut également varier les formats de questions (QCM, échelles avec smileys, questions visuelles) pour éviter la monotonie et maintenir l’attention du répondant. Des recherches indiquent que ces approches ludiques réduisent l’ennui et augmentent même la qualité des réponses, car les participants sont plus investis cognitivement.
Dans ce contexte, des solutions innovantes comme Eli apportent une réponse concrète aux défis de l’engagement collaborateur. Eli est une plateforme SaaS gamifiée qui transforme les questionnaires QVT et les enquêtes internes en une expérience interactive et motivante. Plutôt qu’un simple formulaire, Eli intègre des mécanismes de gamification, des défis, et des incitations engageantes, favorisant ainsi une participation accrue des salariés. Grâce à une approche ludique et fluide, les entreprises peuvent récolter des données plus représentatives sur le bien-être au travail, tout en renforçant l’implication des collaborateurs dans les initiatives RH. Avec Eli, la QVCT devient un levier dynamique d’amélioration continue, garantissant un meilleur taux de réponse et des actions plus ciblées.
En résumé, faire appel au jeu et à la reconnaissance peut grandement améliorer l’engagement : il s’agit de transformer le questionnaire QVT de la corvée perçue en moment d’interaction positive entre l’entreprise et ses collaborateurs.

Transparence, anonymat et retour d’information
Le deuxième levier crucial pour (re)motiver les troupes à répondre, c’est d’installer un cercle vertueux de confiance et de transparence autour des enquêtes. Cela passe d’abord par des garanties d’anonymat solides et clairement communiquées. Il faut répéter aux collaborateurs que les réponses sont confidentielles, qu’aucune donnée nominative n’est collectée et que les résultats ne seront analysés que de manière agrégée (par exemple pas de rapport pour une équipe de moins de 5 répondants afin d’assurer l’anonymat statistique).
Si nécessaire, faites appel à un tiers externe de confiance pour administrer l’enquête, ce qui peut rassurer les plus sceptiques. Quand les employés comprennent qu’ils ne risquent rien personnellement, ils sont bien plus enclins à s’exprimer librement.
Ensuite – et c’est sans doute le point le plus déterminant – il convient de montrer que les réponses comptent et qu’elles vont déboucher sur du concret. Trop souvent, les salariés ont l’impression de parler dans le vide. Il faut donc absolument fermer la boucle du feedback : après la collecte des réponses, prévoyez un retour d’information aux participants. Cela peut prendre la forme d’une présentation synthétique des résultats à l’ensemble du personnel, suivie d’ateliers de discussion pour creuser certains points.
L’important est de valoriser la contribution des répondants en leur prouvant qu’ils ont été entendus. Les meilleures pratiques consistent à communiquer rapidement les principaux enseignements du sondage, puis à expliquer quelles actions vont être mises en œuvre suite à ces enseignements. Par exemple : « Vous avez été 68 % à déplorer la faible flexibilité des horaires – la direction a donc décidé d’ouvrir une négociation sur ce thème dès le mois prochain. » Ce type de message en “boucle retour” est extrêmement puissant pour inciter à répondre la fois suivante. En effet, des recherches en psychologie du travail montrent que la façon dont une organisation traite les données d’une enquête et y donne suite influence directement la volonté de participer aux futures enquêtes et la perception de leur utilité.
Quand les collaborateurs voient des changements concrets après avoir donné leur avis, ils sont plus confiants, plus engagés, et participent davantage les fois suivantes.
À l’inverse, si rien ne se passe, un phénomène de lassitude et de cynisme s’installe (nous l’avons vu précédemment). Il est donc recommandé de considérer l’enquête QVCT non pas comme une fin en soi, mais comme le début d’un processus : recueillir – analyser – agir – informer. Chaque étape doit être visible des collaborateurs.
Par exemple, certaines entreprises publient un compte-rendu accessible à tous, listant les principaux problèmes soulevés par l’enquête et les projets d’amélioration planifiés en réponse. D’autres organisent des groupes de travail incluant des volontaires parmi les salariés pour co-construire des solutions à partir des résultats. Toutes ces démarches renforcent le sentiment d’utilité de répondre : l’employé sait pourquoi on lui pose des questions et ce qu’il va se passer ensuite.
La transparence et la réciprocité (vous avez pris le temps de répondre, nous prenons des mesures et nous vous en informons) sont la clé d’un engagement durable autour des questionnaires QVCT.

Fréquence et format des questionnaires
La question de la fréquence optimale des enquêtes et du format approprié mérite également attention pour éviter l’essoufflement. Faut-il sonder les collaborateurs tous les mois, tous les trimestres, une fois l’an ? Il n’y a pas de réponse universelle, mais quelques principes émergent. D’une part, multiplier les enquêtes peut être contre-productif si l’organisation n’a pas la capacité de traiter les retours avec diligence.
Mieux vaut qualité que quantité : un sondage annuel bien exploité, avec suivi d’actions, vaudra toujours plus que trois sondages trimestriels laissés sans suite.
D’autre part, attendre un an entre deux prises de pouls peut sembler long dans un monde du travail changeant. C’est pourquoi de nombreuses entreprises adoptent un rythme mixte : un baromètre QVCT global une fois par an (questionnaire plus complet couvrant divers thèmes), et de courtes enquêtes « pulse » ciblées tous les 2 ou 3 mois pour suivre l’évolution de points précis ou prendre la température sur un sujet d’actualité.
Ces micro-sondages sont rapides (5 questions maximum, quelques minutes) et permettent de maintenir un dialogue continu sans alourdir la charge pour les répondants. L’important est de calibrer la fréquence sur la capacité d’absorption de l’organisation : chaque enquête doit pouvoir être digérée (analyse, plan d’action) avant de lancer la suivante. Envoyer trop de questionnaires successifs sans retour concret risque d’aggraver la survey fatigue.
En ce qui concerne le format, l’accent doit être mis sur la brièveté et la clarté. Toutes les études le confirment : des questionnaires courts obtiennent de bien meilleurs taux de complétion.
Un sondage interminable décourage même les bonnes volontés. Dans la pratique, un questionnaire QVCT efficace ne devrait pas excéder 40 à 50 items pour un baromètre annuel exhaustif, et bien moins pour une enquête flash.
Idéalement, si le sujet à couvrir est vaste, segmentez-le en plusieurs sondages distincts dans le temps plutôt qu’un bloc unique. Par exemple, plutôt que d’aborder en une seule fois la charge de travail et la communication managériale et l’équilibre vie pro/vie perso dans un monolithe de 60 questions (ce qui ferait fuir plus d’un collaborateur), il peut être judicieux de réaliser d’abord une enquête ciblée sur la charge de travail, puis une autre quelques mois plus tard sur la communication, etc. Cela rend chaque questionnaire plus digeste et augmente la pertinence des réponses (les employés se concentrent sur un thème à la fois).
De plus, veillez à optimiser la diffusion : aujourd’hui, les salariés sont habitués à des interactions numériques rapides, donc privilégiez des questionnaires compatibles mobile, avec un lien accessible et éventuellement une authentification simplifiée (sans compromettre l’anonymat). En facilitant l’accès (QR code affiché en salle de pause, lien direct dans l’intranet, rappel sur smartphone), vous réduisez les obstacles pratiques à la participation.
Enfin, au lieu de toujours recourir au même format de sondage en ligne, pensez à varier les méthodes de recueil du feedback : enquêtes verbales lors de réunions d’équipe, boîtiers de vote anonymes sur site, ou encore sollicitations qualitatives (entretiens, focus groups) en complément des questionnaires quantitatifs. Cette diversité des approches montre aux collaborateurs que l’entreprise est réellement à l’écoute sous différentes formes, et évite la routine du sempiternel formulaire web.
En résumé, dosez la fréquence pour ne pas lasser, et simplifiez le format pour ne pas rebuter – vos collaborateurs vous en remercieront par un taux de réponse en hausse.

Implication du management dans le processus
Le soutien actif du management est un facteur de succès souvent sous-estimé pour booster la participation aux questionnaires. Si la hiérarchie elle-même ne montre pas l’exemple ou ne porte pas le sujet, les employés risquent de ne pas le considérer sérieusement. À l’inverse, lorsque les managers de tous niveaux s’investissent pour promouvoir l’enquête, on observe un sursaut de réponse.
Concrètement, il est recommandé d’impliquer la ligne managériale à chaque étape : en amont, lors du lancement du questionnaire, la direction générale ou le DRH devrait communiquer directement auprès de l’ensemble du personnel (par email, via une réunion d’information, etc.) pour expliquer l’objectif de l’enquête, encourager chacun à participer et souligner l’importance de la démarche. Ce message top-down donne le ton : il indique que le projet est pris au sérieux au plus haut niveau. Idéalement, cet engagement doit être relayé localement par les managers de proximité.
Par exemple, le N+1 peut rappeler lors d’un point d’équipe : « N’oubliez pas de remplir le questionnaire QVT de la société, vos retours sont précieux et nous aideront à améliorer notre quotidien à tous ». Ces incitations personnalisées ont un impact fort, car l’employé voit que son supérieur hiérarchique tient vraiment à ce qu’il s’exprime.
Plusieurs études de cas montrent qu’une communication managériale soutenue pendant la période d’administration du sondage fait grimper significativement le taux de réponse. On peut même imaginer d’intégrer l’objectif de participation dans les objectifs des managers (sans en abuser pour ne pas verser dans la coercition).
Au-delà de la phase de recueil, l’implication du management doit se poursuivre lors du traitement des résultats et des plans d’action. Un manager de service qui prend le temps de passer en revue avec son équipe les enseignements de l’enquête la concernant, puis de co-construire un plan d’amélioration local, envoie un signal positif : il montre que la voix de ses collaborateurs a été entendue et qu’il s’en saisit pour changer les choses. Cette démarche participative est très engageante pour les salariés, qui se sentent alors parties prenantes du changement.
À l’inverse, si les résultats restent coincés au niveau de la direction sans redescendre sur le terrain, l’enquête perdra en crédibilité. L’idéal est de désigner des “champions QVCT” parmi les managers ou employés volontaires, qui deviennent ambassadeurs de la qualité de vie au travail et garants que les suites de l’enquête sont effectivement données.
En somme, faites du questionnaire QVCT un véritable projet collectif porté par la hiérarchie : « on veut connaître votre avis et on va agir ensemble ». La participation ne doit pas être vécue comme un acte anonyme isolé, mais comme la première étape d’un dialogue collaboratif encouragé par le management.
Cette culture de l’écoute impulsée d’en haut crée un terreau favorable pour que chaque salarié se sente légitime et en confiance pour s’exprimer via les enquêtes internes.
Conclusion
En synthèse, les faibles taux de réponse aux questionnaires QVCT s’expliquent par un mélange de facteurs psychologiques (lassitude, manque de motivation, biais du témoin et sentiment d’inutilité), de freins organisationnels(surcharge de travail, défaut de communication, questionnaires trop longs ou mal programmés) et de barrières culturelles (climat de confiance insuffisant, doute sur l’anonymat, cynisme vis-à-vis du management).
Chacun de ces obstacles peut être levé par des actions ciblées de la part des RH et des dirigeants : en rendant l’expérience plus ludique et engageante (gamification, incentives), en instaurant une véritable culture du feedback basée sur la transparence et le suivi des actions, en adaptant le rythme et le format des enquêtes pour les aligner sur la réalité du terrain, et en mobilisant le leadership pour porter haut et fort l’importance de la démarche.
Les bénéfices à attendre d’une plus forte participation sont considérables : des données plus fiables et représentatives, une meilleure identification des leviers d’amélioration du bien-être, et surtout des collaborateurs qui se sentent écoutés et acteurs du changement. Rappelons qu’un questionnaire QVT n’est pas une fin en soi, mais le début d’un processus d’amélioration continue.

FAQ sur les questionnaires Qualité de Vie et Conditions de Travail
Comment évaluer le bien-être au travail ?
Par des indicateurs quantitatifs (taux d'absentéisme, turnover) et qualitatifs (questionnaires, entretiens, observations).
Pourquoi faire un questionnaire QVT ?
Il permet d'évaluer le bien-être des salariés, d'identifier les axes d'amélioration et d'optimiser les conditions de travail.
Comment inciter les salariés à répondre à un questionnaire QVT ?
En assurant la transparence, en garantissant l'anonymat, en simplifiant l'accès et en valorisant les résultats avec des actions concrètes.
Comment faire un questionnaire au travail ?
Il doit être clair, court, anonyme, ciblé sur des enjeux clés et suivi d'un plan d'action.